Depuis la rentrée 2014, je travaille en lycée.
Alors, qu’en est-il du socle commun au lycée ? Et bien, il faut être honnête, la plupart des collègues n’ont rien changé à leurs pratiques enseignantes depuis la mise en place du socle par rapport au socle. Mais il y a quand même eu la réforme du lycée et l’apport des AP (cf. lien eduscol) a permis quand même de réfléchir à une approche différente de de l’accompagnement des élèves de seconde en particulier. Il faut dire que sur le papier, les élèves qui arrivent en seconde générale et technologique ont un tel programme à suivre. Je me demande s’il ne serait pas plus simple de proposer aux élèves qui n’ont pas obtenu le socle (et donc le brevet) de suivre une formation « light » en ligne, à l’instar d’un MOOC par exemple. Un des avantages des lycéens, ils sont plus matures et plus responsables. Mais quoi qu’il en soit, les lycéens d’aujourd’hui ont des attentes différentes des lycéens « d’antan ».
Car oui, les élèves n’étant plus les mêmes qu’il y a 20 ans, il faut bien en tenir compte. La société aussi a changé, les entreprises aussi ne sont plus les mêmes. Les programmes ont évolué, on met, par exemple, davantage l’accent sur les statistiques et les probabilités. Mais nous devons également accepté les nouvelles technologies et les faire entrer en classe. Au lycée, les moyens sont souvent donnés aux enseignants qui veulent s’y investir. Et puis la plupart des élèves ont un ordinateur à la maison, voire un smartphone et souvent branchés sur Internet. Ainsi, je propose des travaux en ligne à tous mes élèves, et les récupère tous (cf. page sur les TICE)
Mais, ne changeons pas de sujet, revenons au socle commun. Ayant été formateur et à l’origine de la mise en place dans dans plusieurs établissements, j’y suis sensible. Je suis favorable à la tournure des évènements depuis quelques mois. On demande aux enseignants de donner leur avis, on nous explique qu’une meilleure intégration du socle dans nos programmes va nous faciliter la tâche, adieu les grilles trop fines, qui peuvent être ponctuellement utilisées (en fonction des configurations de certains élèves et du recul pris par l’enseignant). Finalement, on nous promet le retour aux sources. Une compétence doit être travaillée sous différents angles, et évaluée globalement. Les compétences travaillées peuvent facilement s’intégrer à nos cours, et si elles ne sont pas directement incluses dans nos programmes, elles sont un bon complément. De plus elles permettent une ouverture transversale, chaque enseignant n’est pas cantonné à sa matière !
Ah, l’évaluation… je trouvais qu’au collège, certains collègues exagéraient avec les notes, mais au lycée, c’est encore pire, voilà que des élèves ont des quarts de points sur leurs copies… c’est vrai qu’obtenir 4,5 ou 4,75, cela change tout ! Mais, parmi les réflexions en cours, on se propose d’envisager des évaluations sans notes… que ce soit adopté ou non, je trouve que c’est de toutes façons une très bonne chose que, nous, enseignants, devons nous mettre régulièrement à la place de nos élèves. Précisons les critères d’évaluation de façon précise, donnons-les à l’avance, et déjà, nous verrons des élèves plus motivés.
Restons à l’écoute, cette année est cruciale, ou bien le socle sera effectivement mis en place partout, ou bien il sera abandonné. Mais il est certain qu’il faudra des professeurs motivés, mais aussi des parents renseignés et des équipes de direction convaincues… J’ai fait l’amère expérience d’une direction hypocrite et le socle commun a à peine été abordé…